La semaine dernière on a parlé de l’intérêt de la newsletter pour son business. Aujourd’hui on a interrogé Selma Païva qui accompagne les entrepreneurs enthousiastes au tempérament d’électrons libres à mettre au point des stratégies d’activité et de contenu. L’objectif ? Travailler moins, vivre plus, vendre mieux – aux bonnes personnes ! Selma a mis la newsletter au cœur de sa stratégie marketing pour séduire ses clients. Elle revient avec nous sur le sujet et nous donne quelques clés pour transformer l’essai en succès.
Depuis quand avez-mis en place votre newsletter ?
J’ai commencé à communiquer par mail quand j’ai commencé à blogguer : il y a 3 ans. Je me souviens encore du jour où j’ai reçu ma 1ère notification : la 1ère personne qui s’abonne, c’est quelque chose !
Ce n’était ni mon blog actuel, ni mon activité actuelle – je n’avais pas de business d’ailleurs à l’époque ! Mais dès le début de mon aventure en ligne, j’ai communiqué sur mon blog et par mail.
Qu'est-ce qui vous a motivé à le faire ?
J’adore la com et le marketing depuis que je suis passée par l’IAE de Paris. Cependant, c’était juste avant le « web 2.0 ». Donc il n’y avait pas de webmarketing au programme : c’est une bonne chose finalement, car ce n’est pas le fond qui a changé, seulement la forme, les outils.
Le fond de la com, du marketing, de la vente, c’est comme ça a toujours été : la relation, l’humain, l’échange d’individus à individus, la capacité à se mettre à la place de l’autre, celui qui est de l’autre côté de la table (le client, le partenaire).
Quand le web 2.0 est arrivé dans la webosphère anglo-saxone (qui a toujours 5-10 années d’avance sur nous !), j’ai bien accroché avec l’approche de Derek Halpern, sur Social Triggers. Il expliquait l’importance de ne pas se laisser bercer par l’illusion des réseaux sociaux, de construire son business sur une base qui nous appartienne : une liste de mails.
C’était il y 3-4 ans, j’ai appliqué ce conseil depuis le début, ce qui m’a permis d’obtenir de bons résultats sans avoir vraiment de trafic ni de visibilité sur les réseaux sociaux.
Dans quel objectif ?
Les résultats ! A partir du moment où on se sert du net, où on publie en ligne, c’est pour être lu, vu, et/ou entendu (selon le canal choisi). L’anonymat, ça va bien 2 minutes :-) Dans cette optique-là : compter sur le référencement, les réseaux sociaux ou la mémoire des visiteurs, c’est compter sur des sables mouvants !
Quand j’explique ça, il y a toujours des personnes pour dire « Mais si, les réseaux sociaux et le SEO c’est bien ! ». Alors que les choses soient bien claires : je ne dis pas que ce n’est pas bien, c’est super ! Mais c’est la cerise sur le gâteau. Quand on communique par mail, on a plus d’impact sur tout le reste, y compris les réseaux.
Un tweet a une durée de vie d’1 heure je crois. Si vous avez 500 abonnés, combien vont voir passer l’info ? 10 ? Si vous avez 500 fans sur Facebook, combien vont voir un post ? 25 en moyenne ? Et on ne parle même pas de lire, ni de cliquer, juste voir passer une information.
A titre de comparaison, 91% des gens consultent leur boîte mail au moins 1 fois par jour. Si vous envoyez un mail à 500 personnes, il y en a quasiment 10 fois plus qui vont voir passer l’info.
Que partagez-vous dans cette newsletter ?
Mes articles constituent la majorité de mes envois : dans ma stratégie de contenu, ma question primordiale tourne autour de la valeur que je peux apporter à mes abonnés pour les aider à progresser, à s’améliorer.
Quand j’ai une idée à tester, des questions à poser, un service ou un produit à vendre, c’est aussi par mail que je contacte mes abonnés.
Quelles retombées avez-vous depuis le lancement ?
L’email est mon principal outil de tout : de recherche, de communication, de vente. En moyenne, le ROI est de 4300% : c’est-à-dire que pour chaque euro dépensé, vous en récoltez 43 (si vous vous y prenez bien, bien entendu.) L’année dernière, mon ROI était d’environ 5700 %, donc je suis très contente des retombées.
Comment recrutez-vous vos abonnés ?
Essentiellement par mon blog : il y a bien d’autres moyens de « récolter » des abonnés, comme la pub Facebook par exemple. C’est intéressant, le problème c’est qu’il n’y a plus d’abonnements quand on arrête de payer !
Un blog en revanche, c’est un représentant qui est sur le pont 7 jours sur 7, 24h/24 : son contenu, s’il est bien pensé, n’a pas de date de péremption - un article publié il y a 6 mois, 1 an, peut toujours ramener du trafic, intéresser de nouvelles personnes et leur donner envie de s’abonner à vos mails.
Selon vous la newsletter est-elle un canal marketing important ? Pourquoi ?quel avantage par rapport aux réseaux sociaux par exemple ?
La newsletter non. Le mail oui ! Voyons la différence : envoyer un contenu par mail, c’est envoyer un contenu qui arrive directement dans la boîte de réception du destinataire de la part de quelqu’un qu’il connaît, qu’il aime bien, en qui il a confiance : quelqu’un qu’il a envie de lire, d’écouter, dont il a envie de recevoir des nouvelles.
La newsletter, c’est un concept qui nous a tous inondé nos boîtes mails : des mails promotionnels à n’en plus finir, qu’on n’a pas demandé à recevoir, et qui ne nous apportent rien d’autre que des offres promotionnelles.
Il ne s’agit pas de jouer sur les mots, mais d’opter pour une nouvelle approche : en tant qu’entrepreneur, si on pense mailing de masse, c’est-à-dire newsletter, on ne va pas réussir à écrire le type de contenu qui peut être produit dans une démarche où on écrit un mail à une personne qui l’attend, qui en a besoin – le lecteur, le client.
Je n’ai jamais pensé que j’envoyais une newsletter : je communique par mail, c’est différent.
Le langage du commerce, c’est la conversation (The cluetrain manifesto). Les marchés sont des relations, des échanges de valeurs, pas des transactions financières : ça, ce n’est qu’une conséquence heureuse !
Comme je le disais tout à l’heure, le principal inconvénient des réseaux sociaux, c’est que le travail que fait un entrepreneur ne lui appartient pas. Vous pouvez avez une page dynamique de 10.000 fans sur Facebook, elle peut disparaître du jour au lendemain : on a tous vu des collègues en panique essayer de ressusciter leur page en vain.
Ensuite, les réseaux appartiennent à des entreprises : elles ont besoin de se rémunérer, c’est normal. Donc la visibilité « organique » baisse, la publicité devient quasiment inévitable. La visibilité et les résultats sont donc bien meilleurs par mail.
Ce qui joue aussi énormément, c’est que la conversation sur les réseaux sociaux est publique : c’est précieux pour construire une communauté, permettre aux gens de se rencontrer. Mais quand vous envoyez un mail, c’est différent : chacun le reçoit individuellement. Il ne le lit pas comme une publication envoyée à un groupe : c’est un message envoyé à lui ou elle (Think different !).
Il y a donc une proximité relationnelle qui se développe quand on s’investit dans la com par mail, qui ne peut pas se développer sur les réseaux sociaux où le contenu est public, où on va d’avantage penser à son image, prendre en compte le regard des autres.
Le résultat, c’est qu’on peut développer une connaissance de son audience bien plus poussée par mail que sur les réseaux – et mieux on connaît sa cible, meilleurs sont les contenus, produits et services qu’on crée. Meilleurs aussi sont les résultats sonnants et trébuchants.
Comment l'inclure dans une stratégie globale marketing ?
Comme fondation. Développer un blog ou pire, développer une présence sur les réseaux sociaux sans avoir posé le mail comme fondation, c’est se tirer dans le pied.
Le mail, c’est le moyen le plus facile de contacter les gens directement, sans intermédiaire : sans lui, le web est une passoire virtuelle car on n’a pas d’outil pour contacter directement ses lecteurs, abonnés, clients sans dépendre d’une plate-forme ou d’un algorithme !
Est-elle intéressante pour tout type de business ?
Franchement, je vois mal quel type de business pourrait ne pas en tirer de bons résultats. Ce n’est pas le type de business qui joue, c’est la manière dont on va se servir de l’outil.
Dans la vision traditionnelle du commerce, on a 3 piliers : la conversation, la relation, et la transaction financière.
Le principal problème qui est apparu avec Internet, c’est que l’écran, la dématérialisation fait oublier les 2 premiers piliers : on pense directement à la transaction financière, ce qui donne des publications (sur les réseaux, par mail) essentiellement axés promotion de son activité. Actualités. Vente. Une recette soporifique au possible, idéale pour mettre son audience en mode coma :-D.
Mais qu’on vende des produits ou services, qu’on soit avocat ou dans l’immobilier, coach ou phytothérapeute, auteur ou consultant relation presse : le canal préféré des clients reste le mail.
Quelques conseils à donner pour un contenu de qualité ?
Prenez le temps d’écouter vos clients : pas pour leur demander un avis sur votre travail, pas pour leur demander un feedback sur une nouvelle idée. Ecoutez-les eux, en tant que personnes, pour savoir comment c’est d’être eux, indépendamment de ce que vous faites.
Quand on a le nez dans le guidon de son activité, on ne voit plus la conversation plus large que nous dans laquelle notre travail s’insère.
Or produire un contenu de qualité, ce n’est pas parler de ses produits et services encore et encore (et encore et encore), c’est produire un contenu qui résonne avec la conversation qui a déjà lieu dans la tête de son lecteur.
A partir de là, on peut l’intéresser, l’inspirer, le faire progresser : l’accompagner.
La clef, c’est de savoir qui on veut que son lecteur, que son client devienne grâce au contenu qu’on va lui envoyer pour l’aider à avancer, à concrétiser des résultats avant même qu’il n’ait acheté quoi que soit.
Prenons l’exemple de Camille Sauvaget, dont les outils de travail principaux sont la respiration consciente et la réflexologie : elle veut aider ses clients par exemple, à être de meilleurs parents. Ils ne veulent plus crier pour se faire obéir et ne savent pas comment parler pour que les enfants écoutent. Avant même de travailler avec Camille, elle peut leur envoyer des supers conseils par mail pour modifier rapidement la météo familiale à la maison.
Si ses mails sont bien structurés – stratégiquement - chaque envoi permet de faire progresser le lecteur et de le transformer graduellement en client potentiel (et j’ai des clients qui appliquent cette démarche efficacement dans le développement personnel, le coaching, la vente de produits physiques, de formations en ligne, de livres papiers…même le dressage de chevaux !)
Selon vous faut-il plutôt partager de l'actu, un contenu inédit, une veille, des promos ? Etc... Qu'est ce qui donne envie aux utilisateurs de s'abonner encore aujourd’hui à une newsletter alors que chacun revoit des tonnes de mails publicitaires ?
Pour commencer, imaginons une vraie boîte aux lettres, en métal : chaque jour, quand j’ouvre la mienne, qu’est-ce qui se passe ? J’attrape une pile de prospectus, catalogues etc qui encombrent alors que je n’en veux pas et que je ne les ouvre jamais. Avant de les faire glisser dans la poubelle à papier (judicieusement prévue juste à côté des boîtes aux lettres…), je vérifie qu’il n’y a pas une carte postale ou une lettre qui se seraient glissés entre 2.
Dans une boîte mail, c’est pareil : les publicités et les newsletters sont une calamité ! Mais au milieu de tout ce bruit, chacun de nous cherche les mails qu’il ne veut pas rater. Ce sont ces mails –là qu’on veut envoyer en tant qu’entrepreneur.
Un abonné qui a laissé son mail, il nous donne la permission de lui écrire en privé : c’est précieux ! Prenons cette marque de confiance à sa juste valeur pour justement ne pas spammer et surtout ne pas ressembler de près ou de loin à des mails publicitaires.
Le meilleur moyen de donner envie à un visiteur de laisser son mail, c’est de lui offrir un contenu de qualité, qui lui parle. Ça implique excellente connaissance de son audience, et une approche vraiment personnelle : plus votre personnalité va infuser votre contenu plus en tant que lecteur on va être accroché par ce que vous écrivez.
Bien sûr : on ne peut pas plaire à tout le monde, et ce n’est pas le but ! Ceux avec vous n’avez pas d’atomes crochus trouveront ailleurs les personnes qui peuvent les aider. Quant à vous, plus votre audience a le sentiment de vous connaître, plus elle va vous être fidèle, plus elle va avoir envie de vous aider !
Alors actu, contenu inédit, veille ou promos : selon vos objectifs, le contenu envoyé par mail peut être tout ça, ou pas :-) Si on ne se demande pas « de quoi est-ce que je pourrais parler » mais « compte tenu de là où en est mon audience aujourd’hui, et de là où elle doit être pour choisir le produit ou le service qui lui correspond le mieux chez moi : qu’est-ce qu’elle a besoin de savoir, comment est-ce que je peux l’accompagner, comment est-ce que je peux l’inspirer, la faire progresser ? »…on entre dans une nouvelle dynamique, on peut commencer à construire une stratégie de contenu efficace pour l’entrepreneur ET pour ses clients.
Sur quel rythme envoyer une newsletter pour ne pas lasser les abonnés ?
Prenons cette question par l’autre bout de la lorgnette : à quel rythme discuter avec ses abonnés pour que la conversation, la relation puissent se développer ?
En moyenne, les abonnés lisent un mail sur 3 quand les envois les intéressent. Chaque envoi sera donc lu par environ 30% des personnes qui ont demandé à le recevoir, mais ce ne sera pas les mêmes 30% à chaque fois. Parfois, on a une semaine chargée, et on ne voit pas passer le mail. On peut être en vacances, oublier, ou simplement être plus intéressé par un titre qu’un autre.
Envoyer 3-4 mails par mois, donc tous les 8 à 10 jours, ça permet de maintenir le contact, de développer un terrain propice à la conversation, à la confiance, au relationnel.
Est-ce qu’on peut en envoyer moins ? Oui, on peut. Cela dit, avec un fournisseur de service mail professionnel, on peut préparer à l’avance du contenu qui sera envoyé à chaque nouvel abonné en fonction du moment où il s’inscrit, et du sujet qui l’intéresse – ça évite de réinventer la roue ou de cultiver un grand silence dans les moments où on est débordé !
Cela dit quand on débute dans la com par mail, c’est comme pour tout le reste : c’est en forgeant qu’on devient forgeron. S’astreindre pendant quelques mois à un envoi hebdomadaire permet de développer de nouvelles compétences, de s’améliorer plus rapidement, tant qu’on a encore peu d’abonnés. Plus les envois sont espacés, plus la courbe d’apprentissage sera longue.
Est-ce qu’on peut écrire plus qu’une fois par semaine ? Oui aussi. Ça dépend toujours de la qualité du contenu qu’on envoie, et de ses objectifs.
Occasionnellement, en période de lancement ou de relancement par exemple, les mails auront besoin d’être plus rapprochés : parce qu’on a plus d’infos à envoyer, de valeur à apporter mais parce qu’il y a dans ces périodes-là des limites au niveau du timing - si on vend des places pour un atelier, des séances, une conférence, une formation : il y a une date butoire qui va influer sur le rythme d’envoi.
Comme tous les abonnés ne lisent pas tous les mails, à certaines périodes on va écrire plus souvent pour s’assurer que toutes les personnes qui ont besoin du produit ou service qu’on a préparé le sachent d’une part, et d’autre part qu’elles aient en main toutes les infos pour prendre la meilleure décision pour eux – s’inscrire, acheter, ou au contraire ne pas le faire, attendre, ou opter pour une autre solution.
Pour finir : un contenu de qualité, c’est aussi éviter de commettre des erreurs fatales : ne pas écrire comme une vraie personne, vendre trop ou pas assez, négliger ses titres… j’ai détaillé ici les 7 erreurs à éviter pour ne pas planter ses ventes et ses com par mail.
Bon email-marketing à tous !
J’ai commencé à communiquer par mail quand j’ai commencé à blogguer : il y a 3 ans. Je me souviens encore du jour où j’ai reçu ma 1ère notification : la 1ère personne qui s’abonne, c’est quelque chose !
Ce n’était ni mon blog actuel, ni mon activité actuelle – je n’avais pas de business d’ailleurs à l’époque ! Mais dès le début de mon aventure en ligne, j’ai communiqué sur mon blog et par mail.
Qu'est-ce qui vous a motivé à le faire ?
J’adore la com et le marketing depuis que je suis passée par l’IAE de Paris. Cependant, c’était juste avant le « web 2.0 ». Donc il n’y avait pas de webmarketing au programme : c’est une bonne chose finalement, car ce n’est pas le fond qui a changé, seulement la forme, les outils.
Le fond de la com, du marketing, de la vente, c’est comme ça a toujours été : la relation, l’humain, l’échange d’individus à individus, la capacité à se mettre à la place de l’autre, celui qui est de l’autre côté de la table (le client, le partenaire).
Quand le web 2.0 est arrivé dans la webosphère anglo-saxone (qui a toujours 5-10 années d’avance sur nous !), j’ai bien accroché avec l’approche de Derek Halpern, sur Social Triggers. Il expliquait l’importance de ne pas se laisser bercer par l’illusion des réseaux sociaux, de construire son business sur une base qui nous appartienne : une liste de mails.
C’était il y 3-4 ans, j’ai appliqué ce conseil depuis le début, ce qui m’a permis d’obtenir de bons résultats sans avoir vraiment de trafic ni de visibilité sur les réseaux sociaux.
Dans quel objectif ?
Les résultats ! A partir du moment où on se sert du net, où on publie en ligne, c’est pour être lu, vu, et/ou entendu (selon le canal choisi). L’anonymat, ça va bien 2 minutes :-) Dans cette optique-là : compter sur le référencement, les réseaux sociaux ou la mémoire des visiteurs, c’est compter sur des sables mouvants !
Quand j’explique ça, il y a toujours des personnes pour dire « Mais si, les réseaux sociaux et le SEO c’est bien ! ». Alors que les choses soient bien claires : je ne dis pas que ce n’est pas bien, c’est super ! Mais c’est la cerise sur le gâteau. Quand on communique par mail, on a plus d’impact sur tout le reste, y compris les réseaux.
Un tweet a une durée de vie d’1 heure je crois. Si vous avez 500 abonnés, combien vont voir passer l’info ? 10 ? Si vous avez 500 fans sur Facebook, combien vont voir un post ? 25 en moyenne ? Et on ne parle même pas de lire, ni de cliquer, juste voir passer une information.
A titre de comparaison, 91% des gens consultent leur boîte mail au moins 1 fois par jour. Si vous envoyez un mail à 500 personnes, il y en a quasiment 10 fois plus qui vont voir passer l’info.
Que partagez-vous dans cette newsletter ?
Mes articles constituent la majorité de mes envois : dans ma stratégie de contenu, ma question primordiale tourne autour de la valeur que je peux apporter à mes abonnés pour les aider à progresser, à s’améliorer.
Quand j’ai une idée à tester, des questions à poser, un service ou un produit à vendre, c’est aussi par mail que je contacte mes abonnés.
Quelles retombées avez-vous depuis le lancement ?
L’email est mon principal outil de tout : de recherche, de communication, de vente. En moyenne, le ROI est de 4300% : c’est-à-dire que pour chaque euro dépensé, vous en récoltez 43 (si vous vous y prenez bien, bien entendu.) L’année dernière, mon ROI était d’environ 5700 %, donc je suis très contente des retombées.
Comment recrutez-vous vos abonnés ?
Essentiellement par mon blog : il y a bien d’autres moyens de « récolter » des abonnés, comme la pub Facebook par exemple. C’est intéressant, le problème c’est qu’il n’y a plus d’abonnements quand on arrête de payer !
Un blog en revanche, c’est un représentant qui est sur le pont 7 jours sur 7, 24h/24 : son contenu, s’il est bien pensé, n’a pas de date de péremption - un article publié il y a 6 mois, 1 an, peut toujours ramener du trafic, intéresser de nouvelles personnes et leur donner envie de s’abonner à vos mails.
Selon vous la newsletter est-elle un canal marketing important ? Pourquoi ?quel avantage par rapport aux réseaux sociaux par exemple ?
La newsletter non. Le mail oui ! Voyons la différence : envoyer un contenu par mail, c’est envoyer un contenu qui arrive directement dans la boîte de réception du destinataire de la part de quelqu’un qu’il connaît, qu’il aime bien, en qui il a confiance : quelqu’un qu’il a envie de lire, d’écouter, dont il a envie de recevoir des nouvelles.
La newsletter, c’est un concept qui nous a tous inondé nos boîtes mails : des mails promotionnels à n’en plus finir, qu’on n’a pas demandé à recevoir, et qui ne nous apportent rien d’autre que des offres promotionnelles.
Il ne s’agit pas de jouer sur les mots, mais d’opter pour une nouvelle approche : en tant qu’entrepreneur, si on pense mailing de masse, c’est-à-dire newsletter, on ne va pas réussir à écrire le type de contenu qui peut être produit dans une démarche où on écrit un mail à une personne qui l’attend, qui en a besoin – le lecteur, le client.
Je n’ai jamais pensé que j’envoyais une newsletter : je communique par mail, c’est différent.
Le langage du commerce, c’est la conversation (The cluetrain manifesto). Les marchés sont des relations, des échanges de valeurs, pas des transactions financières : ça, ce n’est qu’une conséquence heureuse !
Comme je le disais tout à l’heure, le principal inconvénient des réseaux sociaux, c’est que le travail que fait un entrepreneur ne lui appartient pas. Vous pouvez avez une page dynamique de 10.000 fans sur Facebook, elle peut disparaître du jour au lendemain : on a tous vu des collègues en panique essayer de ressusciter leur page en vain.
Ensuite, les réseaux appartiennent à des entreprises : elles ont besoin de se rémunérer, c’est normal. Donc la visibilité « organique » baisse, la publicité devient quasiment inévitable. La visibilité et les résultats sont donc bien meilleurs par mail.
Ce qui joue aussi énormément, c’est que la conversation sur les réseaux sociaux est publique : c’est précieux pour construire une communauté, permettre aux gens de se rencontrer. Mais quand vous envoyez un mail, c’est différent : chacun le reçoit individuellement. Il ne le lit pas comme une publication envoyée à un groupe : c’est un message envoyé à lui ou elle (Think different !).
Il y a donc une proximité relationnelle qui se développe quand on s’investit dans la com par mail, qui ne peut pas se développer sur les réseaux sociaux où le contenu est public, où on va d’avantage penser à son image, prendre en compte le regard des autres.
Le résultat, c’est qu’on peut développer une connaissance de son audience bien plus poussée par mail que sur les réseaux – et mieux on connaît sa cible, meilleurs sont les contenus, produits et services qu’on crée. Meilleurs aussi sont les résultats sonnants et trébuchants.
Comment l'inclure dans une stratégie globale marketing ?
Comme fondation. Développer un blog ou pire, développer une présence sur les réseaux sociaux sans avoir posé le mail comme fondation, c’est se tirer dans le pied.
Le mail, c’est le moyen le plus facile de contacter les gens directement, sans intermédiaire : sans lui, le web est une passoire virtuelle car on n’a pas d’outil pour contacter directement ses lecteurs, abonnés, clients sans dépendre d’une plate-forme ou d’un algorithme !
Est-elle intéressante pour tout type de business ?
Franchement, je vois mal quel type de business pourrait ne pas en tirer de bons résultats. Ce n’est pas le type de business qui joue, c’est la manière dont on va se servir de l’outil.
Dans la vision traditionnelle du commerce, on a 3 piliers : la conversation, la relation, et la transaction financière.
Le principal problème qui est apparu avec Internet, c’est que l’écran, la dématérialisation fait oublier les 2 premiers piliers : on pense directement à la transaction financière, ce qui donne des publications (sur les réseaux, par mail) essentiellement axés promotion de son activité. Actualités. Vente. Une recette soporifique au possible, idéale pour mettre son audience en mode coma :-D.
Mais qu’on vende des produits ou services, qu’on soit avocat ou dans l’immobilier, coach ou phytothérapeute, auteur ou consultant relation presse : le canal préféré des clients reste le mail.
Quelques conseils à donner pour un contenu de qualité ?
Prenez le temps d’écouter vos clients : pas pour leur demander un avis sur votre travail, pas pour leur demander un feedback sur une nouvelle idée. Ecoutez-les eux, en tant que personnes, pour savoir comment c’est d’être eux, indépendamment de ce que vous faites.
Quand on a le nez dans le guidon de son activité, on ne voit plus la conversation plus large que nous dans laquelle notre travail s’insère.
Or produire un contenu de qualité, ce n’est pas parler de ses produits et services encore et encore (et encore et encore), c’est produire un contenu qui résonne avec la conversation qui a déjà lieu dans la tête de son lecteur.
A partir de là, on peut l’intéresser, l’inspirer, le faire progresser : l’accompagner.
La clef, c’est de savoir qui on veut que son lecteur, que son client devienne grâce au contenu qu’on va lui envoyer pour l’aider à avancer, à concrétiser des résultats avant même qu’il n’ait acheté quoi que soit.
Prenons l’exemple de Camille Sauvaget, dont les outils de travail principaux sont la respiration consciente et la réflexologie : elle veut aider ses clients par exemple, à être de meilleurs parents. Ils ne veulent plus crier pour se faire obéir et ne savent pas comment parler pour que les enfants écoutent. Avant même de travailler avec Camille, elle peut leur envoyer des supers conseils par mail pour modifier rapidement la météo familiale à la maison.
Si ses mails sont bien structurés – stratégiquement - chaque envoi permet de faire progresser le lecteur et de le transformer graduellement en client potentiel (et j’ai des clients qui appliquent cette démarche efficacement dans le développement personnel, le coaching, la vente de produits physiques, de formations en ligne, de livres papiers…même le dressage de chevaux !)
Selon vous faut-il plutôt partager de l'actu, un contenu inédit, une veille, des promos ? Etc... Qu'est ce qui donne envie aux utilisateurs de s'abonner encore aujourd’hui à une newsletter alors que chacun revoit des tonnes de mails publicitaires ?
Pour commencer, imaginons une vraie boîte aux lettres, en métal : chaque jour, quand j’ouvre la mienne, qu’est-ce qui se passe ? J’attrape une pile de prospectus, catalogues etc qui encombrent alors que je n’en veux pas et que je ne les ouvre jamais. Avant de les faire glisser dans la poubelle à papier (judicieusement prévue juste à côté des boîtes aux lettres…), je vérifie qu’il n’y a pas une carte postale ou une lettre qui se seraient glissés entre 2.
Dans une boîte mail, c’est pareil : les publicités et les newsletters sont une calamité ! Mais au milieu de tout ce bruit, chacun de nous cherche les mails qu’il ne veut pas rater. Ce sont ces mails –là qu’on veut envoyer en tant qu’entrepreneur.
Un abonné qui a laissé son mail, il nous donne la permission de lui écrire en privé : c’est précieux ! Prenons cette marque de confiance à sa juste valeur pour justement ne pas spammer et surtout ne pas ressembler de près ou de loin à des mails publicitaires.
Le meilleur moyen de donner envie à un visiteur de laisser son mail, c’est de lui offrir un contenu de qualité, qui lui parle. Ça implique excellente connaissance de son audience, et une approche vraiment personnelle : plus votre personnalité va infuser votre contenu plus en tant que lecteur on va être accroché par ce que vous écrivez.
Bien sûr : on ne peut pas plaire à tout le monde, et ce n’est pas le but ! Ceux avec vous n’avez pas d’atomes crochus trouveront ailleurs les personnes qui peuvent les aider. Quant à vous, plus votre audience a le sentiment de vous connaître, plus elle va vous être fidèle, plus elle va avoir envie de vous aider !
Alors actu, contenu inédit, veille ou promos : selon vos objectifs, le contenu envoyé par mail peut être tout ça, ou pas :-) Si on ne se demande pas « de quoi est-ce que je pourrais parler » mais « compte tenu de là où en est mon audience aujourd’hui, et de là où elle doit être pour choisir le produit ou le service qui lui correspond le mieux chez moi : qu’est-ce qu’elle a besoin de savoir, comment est-ce que je peux l’accompagner, comment est-ce que je peux l’inspirer, la faire progresser ? »…on entre dans une nouvelle dynamique, on peut commencer à construire une stratégie de contenu efficace pour l’entrepreneur ET pour ses clients.
Sur quel rythme envoyer une newsletter pour ne pas lasser les abonnés ?
Prenons cette question par l’autre bout de la lorgnette : à quel rythme discuter avec ses abonnés pour que la conversation, la relation puissent se développer ?
En moyenne, les abonnés lisent un mail sur 3 quand les envois les intéressent. Chaque envoi sera donc lu par environ 30% des personnes qui ont demandé à le recevoir, mais ce ne sera pas les mêmes 30% à chaque fois. Parfois, on a une semaine chargée, et on ne voit pas passer le mail. On peut être en vacances, oublier, ou simplement être plus intéressé par un titre qu’un autre.
Envoyer 3-4 mails par mois, donc tous les 8 à 10 jours, ça permet de maintenir le contact, de développer un terrain propice à la conversation, à la confiance, au relationnel.
Est-ce qu’on peut en envoyer moins ? Oui, on peut. Cela dit, avec un fournisseur de service mail professionnel, on peut préparer à l’avance du contenu qui sera envoyé à chaque nouvel abonné en fonction du moment où il s’inscrit, et du sujet qui l’intéresse – ça évite de réinventer la roue ou de cultiver un grand silence dans les moments où on est débordé !
Cela dit quand on débute dans la com par mail, c’est comme pour tout le reste : c’est en forgeant qu’on devient forgeron. S’astreindre pendant quelques mois à un envoi hebdomadaire permet de développer de nouvelles compétences, de s’améliorer plus rapidement, tant qu’on a encore peu d’abonnés. Plus les envois sont espacés, plus la courbe d’apprentissage sera longue.
Est-ce qu’on peut écrire plus qu’une fois par semaine ? Oui aussi. Ça dépend toujours de la qualité du contenu qu’on envoie, et de ses objectifs.
Occasionnellement, en période de lancement ou de relancement par exemple, les mails auront besoin d’être plus rapprochés : parce qu’on a plus d’infos à envoyer, de valeur à apporter mais parce qu’il y a dans ces périodes-là des limites au niveau du timing - si on vend des places pour un atelier, des séances, une conférence, une formation : il y a une date butoire qui va influer sur le rythme d’envoi.
Comme tous les abonnés ne lisent pas tous les mails, à certaines périodes on va écrire plus souvent pour s’assurer que toutes les personnes qui ont besoin du produit ou service qu’on a préparé le sachent d’une part, et d’autre part qu’elles aient en main toutes les infos pour prendre la meilleure décision pour eux – s’inscrire, acheter, ou au contraire ne pas le faire, attendre, ou opter pour une autre solution.
Pour finir : un contenu de qualité, c’est aussi éviter de commettre des erreurs fatales : ne pas écrire comme une vraie personne, vendre trop ou pas assez, négliger ses titres… j’ai détaillé ici les 7 erreurs à éviter pour ne pas planter ses ventes et ses com par mail.
Bon email-marketing à tous !